Plein Gaz!

Les gaz de schistes arrivent en Europe. Le premier puits de forage a été creusé en Pologne en 2009, sans que l’opinion publique n’y prête attention1. Aux Etats-Unis où la révolution des gaz de schistes a vu le jour et est en plein développement depuis le milieu des années 20002, la polémique faisait déjà rage. Mais le débat ne porte pas uniquement sur l’eau du robinet qui prend feu, la sécurité énergétique, les changements climatiques et les prix du gaz. Il dévoile aussi les liens très étroits qui unissent industrie et politiques.

Ce débat vient d’atteindre Bruxelles où le Parlement européen et d’autres institutions européennes ont été assiégés par les grands acteurs des secteurs pétroliers et gaziers. Exxon Mobil, Halliburton, Statoil, Shell, PGNiG, Total, OMV et compagnie essayent non seulement de minimiser les dégâts écologiques et sociaux de la production de gaz de schistes, mais ils cherchent aussi à faire passer le gaz pour une option énergétique favorable aux climats dans un avenir moins carboné.

En tête de liste des souhaits de l’industrie, la priorité est d’éviter tout cadre réglementaire pour les gaz de schistes au niveau de l’Union européenne. Des députés européens polonais, soutenus par leur gouvernement, chantent les louanges de l’exploitation des gaz de schistes en termes, susceptible d'atténuer leur dépendance énergétique à la Russie.

Ce rapport cartographie l’action des lobbyistes dans la bataille des gaz de schistes au sein de l’UE. Le Parlement européen devrait voter fin novembre sur deux rapports et décider si les gaz de schistes doivent être réglementés, ce qui marquerait la fin du premier round de la bataille des lobbies à Bruxelles.

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